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De l’enfance à l’âge adulte : comment nous apprenons les langues

Table des matières

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Comment se construisent les apprentissages linguistiques au fil des différentes périodes de la vie ? Les enfants apprennent-ils plus facilement une langue étrangère ? Les adultes ont-ils des avantages ?

Un apprentissage des sons très précoce

Grâce entre autres à des techniques d’enregistrement du rythme cardiaque, on s’est aperçu que déjà in utero, l’enfant accumule des connaissances sur les sons de sa langue maternelle. Il est déjà capable de différencier un /ba/ d’un /ta/ et est sensible aux intonations qu’il perçoit à travers la paroi utérine.

Durant les huit premiers mois qui suivent la naissance, il est en mesure de discerner les contrastes phonétiques de potentiellement n’importe quelle langue étrangère : voisé ou non voisé, son court ou son long, contrastes de tonalité (comme en chinois) ainsi que les accentuations à l’intérieur des mots ou dans une phrase.
Cependant cette faculté disparaîtrait très rapidement, en raison de la spécialisation qui s’opère dans le traitement de(s) la langue(s) de son environnement.

L'acquisition du langage

En sciences du langage, lorsqu’on utilise le terme acquisition, on fait référence à des processus implicites (en opposition à l’apprentissage formel). Nous avons en effet tous appris à parler notre langue maternelle sans que l’on ait eu besoin de nous expliquer les règles de son fonctionnement.

 


Les recherches ont mis en évidence l’existence de périodes dites « sensibles », qui sont comme des fenêtres de temps optimales pour les acquisitions. Le développement synaptique serait particulièrement intense entre 0 et 3 ans puis, dans une mesure moindre jusqu’à 10 ans. Cela créé entre autres les conditions pour l’explosion lexicale qui se situe aux alentours des deux ans, avec un mot appris toutes les 90 secondes !


Grâce à ses extraordinaires capacités, l’enfant s’approprie sa (ses) première(s) langue(s) à une
vitesse extraordinaire.

La neuroplasticité

Déjà le déclin ??

Il semblerait en effet que le temps fasse son oeuvre de manière très prématurée. 

Selon certains spécialistes, le meilleur âge pour apprendre les langues étrangères serait jusqu’à environ 7 ans, le déclin de nos super compétences commençant dès nos 4 ans! Celui-ci serait progressif, sans pour autant qu’il y ait un âge critique au-delà duquel les apprentissages ne soient plus possibles.

 

Un aspect notable dans ce déclin concerne la surdité phonologique, qui vient de l‘hyper spécialisation pour les sons de notre langue maternelle et qui nous rend insensibles aux propriétés des sons d’une autre langue. Cette surdité serait elle aussi progressive et serait véritablement installée vers l’âge de 13-14 ans.

Les avantages des adultes

Il faut d’abord rappeler que de nombreuses études ont montré que le cerveau restait plastique tout au long de la vie grâce à la synaptogénèse (développement et modification des connexions) et la neurogénèse (création de neurones).

 

En ce qui concerne l’apprentissage d’une langue étrangère, les adultes bénéficient de la maturité de leur développement cognitif ainsi que de l’expérience du fonctionnement de leur langue maternelle. Cela inclut:

 

– la présence de capacités métalinguistiques plus développées (être en mesure d’analyser un système linguistique),
– le transfert des mécanismes identiques entre les langues qu’on maitrise et la langue à apprendre, ainsi que le transfert du vocabulaire constitué de mots semblables ou transparents,
-la possibilité de mise en place de stratégies pour optimiser l’apprentissage de façon globale: auto-régulation, planification, attention, auto-évaluation…et à un niveau plus local: techniques de mémorisation, capacités accrues d’observation, d’inférence, de déduction…
– enfin certaines études relèveraient chez l’adulte de meilleures capacités de reproduction de sons, pourtant considéré a priori comme plus favorable aux enfants.

Schéma récapitulatif

Conclusion

S’il est vrai que les enfants disposent d’avantages incontestables pour l’apprentissage des langues étrangères, il se pourrait qu’ils disparaissent bien vite sans que ce soit pour autant une catastrophe ! 

Aux éducateurs de savoir tirer parti des connaissances des mécanismes d’apprentissage pour proposer des contenus et méthodes d’enseignements adaptées à leur public et au contexte.

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