D'où viennent les écarts de prononciation ?
Avant tout, rappelons que vouloir améliorer sa prononciation signifie chercher à se rapprocher d’une norme que l’on perçoit comme étant “la bonne”, car plus répandue ou plus prestigieuse.
Il est donc plus juste de parler d’écart par rapport à une norme souhaitée que de faute, les autres façons de prononcer étant tout autant légitimes.
Hors cas pathologique, l’apprentissage du langage nous rend tous locuteurs experts dans notre langue maternelle. C’est cette ultra-spécialisation qui à partir d’un certain âge, va entraîner des difficultés à bien percevoir et reproduire les sons étrangers. Notre cerveau a en effet bien créé des catégories mentales pour reconnaitre les sonorités de notre langue maternelle, mais il n’a pas encore créé celles nécessaires pour en reconnaitre de nouvelles. Cette surdité va gêner la compréhension des mots qu’on nous adresse et souvent nous empêcher de bien prononcer.

C’est pourquoi le locuteur français aura typiquement du mal à prononcer le th anglais, qu’il prononcera avec un z (“zi book” au lieu de “the book”). Le locuteur américain aura quant à lui des difficultés à articuler correctement le r à la française de “ragoût” et le japonais pour sa part, aura grand mal à faire la différence entre “rond” et “long“…
Se faire comprendre mais aussi se faire écouter !
Qu’on le veuille ou non et même si l’on fait preuve de patience, nous possédons tous un seuil de tolérance à l’accent étranger. Si les sons qui nous parviennent ne respectent pas le rythme, accentuations, intonations et sonorités de notre langue maternelle, le travail de compensation que le cerveau opère pour traiter le message déclenchera une perte automatique d’attention et d’intérêt pour la conversation.
Bien prononcer est donc capital pour une communication plus fluide, efficace et agréable.
Et contrairement au lexique dont l’apprentissage n’a pas de limite (on peut toujours apprendre de nouveaux mots), la langue française comporte une trentaine de sons et quelques intonations fondamentales. On peut alors raisonnablement se dire que les maitriser représente un objectif tout à fait atteignable !
Comment se passe la correction ?
Il va d’abord prononcer clairement une phrase sélectionnée à l’avance ou en choisir une issue du cours. Il va ensuite la faire répéter afin de diagnostiquer un (des) type(s) d’erreur(s).
Selon le diagnostic, il va alors reproduire cette même phrase d’une certaine façon, en jouant sciemment avec la matière sonore, accentuant des contrastes, mettant en évidence une intonation ou les fréquences d’un son, tapant une mesure rythmique. Il stimule de cette façon la création de nouvelles catégories mentales chez les apprenants.
À leur tour ils vont reprendre le même énoncé, et va s’entamer alors un va-et-vient entre leurs tentatives et les modèles proposés par l’enseignant, jusqu’à ce que ce dernier juge la prononciation de la phrase “acceptable”… ou non, car tout ne s’obtient pas toujours du premier coup
Un exemple de correction phonétique avec la méthode verbo-tonale